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Un blog littéraire. Au programme: plein de lectures, un peu d'art et d'histoire!

Critique libre: JANE EYRE (Charlotte Brontë)

Critique libre: JANE EYRE (Charlotte Brontë)

Voici un roman extrêmement célèbre, maintes fois commenté, résumé et adapté au cinéma. Pourtant, en inconditionnels des Brontë, on ne résiste pas au plaisir de poster une critique sur ce sujet. Vous trouverez aussi plus bas un lien vers le QUIZ JANE EYRE, afin de tester votre sagacité de lecteur!

Au début de l'histoire, Jane est une petite orpheline élevée par sa tante, Mrs Reed. Enfant rebelle et solitaire, elle subit de nombreuses brimades, surtout de la part des ses cousins. Pour se débarrasser de la fillette, Mrs Reed décide de l'envoyer dans un pensionnat. Et pas n'importe quel pensionnat! Lowood est connu pour son austérité et pour la sévérité de ses maîtres. Jane y reçoit un enseignement solide, mais y elle affermit surtout sa volonté, ainsi que ses principes moraux. On sait que pour décrire cette institution, Charlotte s'est beaucoup inspirée de Cowan Bridge, une sordide école fréquentée par les soeurs Brontë.

Lorsqu'elle quitte le pensionnat vers l'âge de 18 ans, Jane n'a aucune expérience de la vie; mais sa force de caractère et sa droiture vont l'aider à surmonter toute sorte d'épreuves. Forte de son instruction et son talent pour le dessin, Miss Eyre trouve un emploi de gouvernante à Thornfield-Hall, un sombre château gardé par Mrs Fairfax. Elle est chargée d'éduquer Adèle, une petite française pupille du maître des lieux. La tâche serait aisée s'il n'y avait pas cette présence maléfique qui rôde sans cesse dans la propriété. Des hurlements, un incendie volontaire et des apparitions nocturnes: voilà de quoi agrémenter le séjour d'une jeune gouvernante!

Peu après son arrivée, Jane fait la connaissance d'Edward Rochester, le propriétaire du château. Ce gentleman ténébreux adopte d'abord envers Jane une attitude railleuse et déstabilisante. Mais peu à peu il s'adoucit. Tout l'intérêt du roman réside dans cette relation entre Jane et Rochester: elle est humble, sans beauté ni fortune mais possède beaucoup d'esprit et de principes; il est quadragénaire, plutôt laid, riche et se livre à la débauche pour oublier un passé douloureux. Pourquoi ces deux êtres qu'en apparence tout oppose en viennent-ils à s'aimer? Et surtout comment finissent-ils par se déclarer cet amour improbable? Les conventions, mais aussi leurs personnalités respectives rendent la tâche ardue! Une fois ces obstacles surmontés, rien n'est acquis, car un terrible secret assombrit l'existence de Rochester et rend tout mariage impossible.

Jane va alors fuir l'homme qu'elle aime et commencer une nouvelle vie auprès de la famille Rivers. Sous une fausse identité, "Miss Eliot" se consacre désormais à l'enseignement et à la religion. Elle est épaulée par St. John Rivers, un jeune pasteur plein d'ambition. Mais lorsque celui-ci propose à Jane de l'épouser pour partir en mission aux Indes, la jeune fille comprend qu'elle ne peut oublier son premier amour. Peu après, elle croit entendre comme dans un rêve les appels désespérés de Rochester. Entre temps, la jeune fille a appris qu'elle hérite la fortune de son oncle et devient socialement l'égale de Rochester. Jane décide donc de retourner à Thornfield-Hall, pour retrouver celui qu'elle aime. Que va-t-il y trouver après un an d'absence?

Je n'en révélerai pas davantage quant à l'histoire elle-même pour ne pas gâcher le suspense. "Jane Eyre" est en tout cas un excellent roman, d'une grande finesse psychologique. Il est intéressant de comparer Edward Rochester aux autres personnages masculins des Brontë: son côté sombre le rapproche quelque peu de Heathcliff, le héros de "Hurlevent", mais la noirceur de ce dernier reste sans égale dans la littérature! La force de "Jane Eyre" réside surtout dans son personnage féminin et dans la qualité de l'écriture; j'ai aussi apprécié le climat fantastique qui imprègne le récit. Pour construire son intrigue, l'auteure utilise quelques ressorts du roman populaire anglais: l'histoire est en effet pimentée par des retournements de situation et par des scènes effrayantes dignes d'un roman gothique. Mais le roman de Charlotte Brontë possède bien plus de profondeur. A la fois roman d'apprentissage, réflexion sociale et morale, histoire d'amour et récit terrifiant, "Jane Eyre" est une oeuvre difficile à classer, si ce n'est parmi les chefs d'oeuvre!

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