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Un blog littéraire. Au programme: plein de lectures, un peu d'art et d'histoire!

Critique libre: LE GRAND DIAMANT DES HOGGARTY (William M. Thackeray)

Sympathique comédie de moeurs

 

Publié en feuilleton en 1841 sous le pseudonyme de Michael Angelo Titmarsh, ce roman se présente comme l’histoire véridique et hautement morale du cousin de l’auteur, Samuel Titmarsh. Mais comme vous l’aurez deviné, ce Samuel n’est qu’un personnage de fiction, imaginé par Thackeray pour dénoncer avec humour les travers de son époque.

 Au début de notre histoire, vers 1822, Samuel Titmarsh est un jeune employé honnête et laborieux qui fait honneur à sa famille. Malgré sa droiture, il ne rechigne pas à flatter sa riche tante Hoggarty, car il désire s’élever quelque peu dans la société. Conquise, la vieille dame décide d’en faire son héritier et lui offre pour commencer un gros diamant de famille. Voilà de quoi bouleverser l’existence du neveu, car il s’agit non seulement d’un cadeau de prix, mais aussi d’un attribut social ouvrant toutes les portes. Avec un tel bijou épinglé à sa chemise, Samuel ne passe pas inaperçu. On lui prête une parenté aristocratique et au bureau il est connu comme « l’homme du West End » - un quartier huppé de Londres. Quelle ascension pour Samuel ! De modeste commis dans une compagnie d’assurance, le jeune homme devient secrétaire particulier du directeur, Mr Brough, lequel envisage même d’en faire son gendre. Il est désormais invité aux bals les plus prestigieux de la capitale ; on le flatte, on lui fait crédit. Car qui douterait de la bonne fortune du possesseur d’un tel joyau? Mais en jouant les riches dandys, Samuel devient la cible d’une escroquerie qui l’entraînera dans une chute encore plus rapide que son ascension. Après ses succès mondains, il connaîtra la déchéance et la prison pour dettes avec son cortège de malheurs.

 Avec ce roman, William Thackeray (1811-1863) stigmatise l’importance du paraître dans la société de son temps –mais n’est-ce pas toujours d'actualité? Bien qu’il s’agisse d’une satire, le ton reste bon enfant, en accord avec la personnalité de notre sympathique héros. Toutes les nuances de l’humour sont présentes, de la fine ironie au burlesque. Et bien sûr, le divertissement contient une morale : Samuel reçoit le juste salaire de sa vanité, mais au terme de bien des épreuves, il comprend qu’un bonheur humble est plus précieux que tous les diamants. Mignon, n’est-ce pas? L’orgueil de classe, l’adoration du « Dieu argent », le désir de parvenir par tous les moyens… Tels sont les thèmes dont s’empare Thackeray pour imaginer des comédies de mœurs jubilatoires. En témoigne son roman le plus abouti, « La Foire aux Vanités ». Je ne peux que vous inviter à (re)découvrir cet écrivain, l'un des plus grands de la littérature anglaise. Il possède en outre l'avantage incomparable de mettre toujours réjouir son lecteur!

Critique libre: LE GRAND DIAMANT DES HOGGARTY (William M. Thackeray)
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