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Un blog littéraire. Au programme: plein de lectures, un peu d'art et d'histoire!

Critique libre: MELMOTH (Charles R. Maturin)

Ténébreux labyrinthe

 

Dans une vieille demeure irlandaise, John Melmoth découvre le portrait d'un ancêtre à la physionomie diabolique. Hanté par ce visage, le jeune homme détruit la toile; mais la malédiction ne s'arrête pas là. C'est un naufragé espagnol qui contera au jeune Melmoth l'histoire de cet aïeul maudit, errant sur terre depuis près de 150 ans ! S’en suivent plusieurs récits imbriqués qui tous relatent les apparitions de cet envoyé du diable en différents lieux et à différentes époques. En somme, un livre labyrinthe où le lecteur risque de perdre son chemin, comme les personnages égarés de Maturin. La perdition est ici spirituelle, car Melmoth l’errant traque les désespérés, en quête d’un mortel qui accepterait son pacte infernal.

Ce roman écrit en 1820 est un classique du gothique anglais. La structure en est intéressante, mais le foisonnement narratif manque parfois d’unité. Alors que certaines histoires sont passionnantes – comme celle de la famille allemande détruite par une influence satanique-, d’autres m’ont semblé moins convaincantes – telles l’histoire de l’Indienne isolée dans son île paradisiaque. « Melmoth » a été publié 24 ans après un chef d’œuvre du genre, « Le Moine » de Matthew Lewis. Pourtant le roman de Maturin est moins audacieux et sans doute moins original. Pire, certaines scènes semblent directement empruntées au « Moine » (pour ne pas dire copiées). Pour les deux romans, le thème central est celui de la tentation; mais alors que Lewis approfondit la dimension psychologique, Maturin s'en tient essentiellement à la religion. Cela reste tout de même un très bon roman pour les amateurs du genre. Le récit d’Alonzo, gentilhomme espagnol enfermé de force dans un monastère, évadé, puis victime de l’Inquisition, est particulièrement marquant. Effroi garanti ! Les ténèbres s’installent au fil des pages et il plane autour de Melmoth un mystère à l’odeur de soufre.

Critique libre: MELMOTH (Charles R. Maturin)
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