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Un blog littéraire. Au programme: plein de lectures, un peu d'art et d'histoire!

Critique libre: LE PROFESSEUR (Charlotte Brontë)

L'enseignement selon Charlotte, ou comment un jeune prof trouve l'âme soeur dans un pensionnat de filles.

 

William Crimsworth vient d’achever ses études à Eaton. Orphelin, il se tourne vers son frère Edouard pour se faire une place dans le monde de l’industrie – le roman se passe en effet au début du XIXème siècle, en pleine Révolution industrielle. Mais ce frère se révèle rapidement tyrannique et odieux. William décide alors de quitter l’Angleterre pour tenter sa chance à Bruxelles. Grâce à une lettre de recommandation, il obtient un poste de professeur dans un pensionnat de garçons. Ses bonnes mœurs et la qualité de son enseignement lui permettent de donner aussi des cours d’anglais dans l’école voisine : un pensionnat de jeunes filles ! A 21 ans le voilà exposé à toutes les tentations ! Entre les écolières coquettes et la séduisante Melle Reuter, directrice de la pension, William devient l’objet de toutes les convoitises. Pourtant, il saura garder la tête froide et trouver l’amour, le vrai.

 

Ce roman, le premier de Charlotte Brontë, a été refusé par les éditeurs, non pas pour immoralité mais parce que sa qualité était jugée insuffisante. Il n’est publié qu’à titre posthume en 1856, alors que la gloire de son auteure est déjà solidement établie grâce à « Jane Eyre ». Comme dans « Jane Eyre », Charlotte transpose ici son expérience d’enseignante dans une pension bruxelloise. Mais dans ce roman, « Le professeur » est un homme et c’est de son point de vue que nous est narré le récit.

 

Les 150 premières pages du roman sont vraiment entraînantes et agréables à lire. Le roman se veut réaliste puisqu’il raconte la vie d’un enseignant, de ses débuts difficiles à sa consécration, sans oublier sa vie familiale et sentimentale. Pourtant l’œuvre comporte plusieurs passages très moralisateurs qui nuisent au réalisme psychologique : en clair, la voix du narrateur, un jeune homme amoureux et sans expérience, est parfois étouffée par les opinions de l’auteur,  en qui on reconnaît une fille de clergyman. De plus, dans le dernier quart du roman, des discussions dont je n’ai pas vraiment saisi l’intérêt, s’éternisent entre la fiancée et l’ami de William. Est-ce pour prouver la grandeur d’âme du personnage féminin ou pour introduire les opinions de l’auteure ? Toujours est-il que ces dialogues ralentissent considérablement le récit sans l’enrichir. En tant que Brontëmaniaque, j’accorde tout de même trois étoiles à ce roman, mais ce n’est sans doute pas le meilleur des sœurs Brontë. Sur le thème de l’enseignement à l’époque, j’ai préféré « Agnès Grey », histoire d’une jeune gouvernante signée Anne Brontë.

Critique libre: LE PROFESSEUR (Charlotte Brontë)
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